l'art comme outil de connaissance
L’art étudie la nature, les formes et l’informe. Les arts hébergent une infinité d’approches et diverses disciplines dont les frontières sont poreuses et pour lesquelles l’interaction enrichi l’expression de l’une et de l’autre. Un vieil adage dit “donnez un poisson à un homme et il mangera un jour, apprenez-lui à pêcher et il mangera tous les jours”. A priori, le raisonnement de l’art n’est pas borné et est accessible à qui l’entend. Pour s’en apercevoir, il est apprécié d’y être initié, sensibilisé, éduqué – A.Malraux.
Le cinéma à l’école
Méthodologie
Il est intéressant dans un premier temps d’observer la distinction entre le lieu du récit et le lieu de l’écriture. Nous installons un cadre de travail qui n’est pas rigide mais qui installe notre espace de perception. Cela nous permet dès le départ d’entrer dans le langage dramaturgique et cinématographique. Il y a plusieurs façons d’aborder la phase de développement et plus celle-ci est créative, moins de limites nous imposons à notre imaginaire. Délimiter nos objectifs fera partie de l’apprentissage. Le genre du film s’impose très vite. Suivra ensuite le choix d’un titre, et enfin d’un synopsis. Finalement l’équipe procède à un vote pour décider des différentes responsabilités que chacun poursuivra pendant la création du film.
3.1. Initiation aux techniques de vidéo.
En référence à certains ouvrages cinématographiques et vidéographiques, nous devinons et vérifions des choix techniques qui ont été opérés par l’équipe de production d’un film – depuis l’écriture du scénario. Suite au visionnage d’un film ou /et de court-métrage, choisis par rapport au contexte de l’atelier, l’équipe échange, analyse, réalise une découpe filmique, réalise une écriture technique.
Une prise de connaissance des outils et du langage technique permet à l’équipe de se relayer facilement des informations, des exigences. Nous aprenons les carractéristiques de la caméra et de la prise de son. Enfin, nous aprenons à manipuler ces outils grâce à des exercices.
3.2. Jeu d’acteur
L’atelier propose une approche physique de la prise de parole. Cela commence avec entrain, avec une prise de contact et différentes approches (ancrage, fluidité, improvisation, intériorité extériorité). Les objectifs de ces exercices sont, d’une part, d’ouvrir le potentiel du groupe par une dynamique ludique et de stimuler notre bonne humeur. D’autre part, cela permet de faire connaissance assez tôt avec notre goût pour le jeu d’acteur. Le corps s’échauffe par quelques passes de voix, de gestes, de mots. Le son est plastique, l’acteur le module. Le corps de l’acteur développe trois types de mouvement: vibratoire, ondulatoire, frottage. Il connait et imagine des gestes psychologiques, cela le connecte à une certaine mémoire.
3.3. Écriture d’un scénario
Les participants se concertent autour d’un thème. Le champ laisse place à l’expérimentation, au débat, à la prise de parole. Un approche plastique par ailleurs est encouragée. A partir de médias existants, les participants composent un montage photographique de textes, images, collages, qu’ils présentent ensuite individuellement ou en groupe en expliquant les différentes étapes de leur réflexion. Par groupe restreint, les participants choisissent entre différents types de support: un album de photo de famille, des images iconographiques / des images publicitaires/ politiques, des images trouvées au hasard. Nous analysons la qualité sensible esthétique et médiatique de ces matériaux. Le groupe, de nouveau, présente son travail et propose une situation, un décor à sa création. Des jeux de simulation nous amène à mimer des situations, à imaginer et à vivre différentes liaisons et nœuds dramaturgiques (rythme, répétition, fondu, ellipse, abîme, etc.). Nous apercevons très vite que la logique ne résout pas toujours une situation même si elle participe à la réflexion. L’humour par exemple est une bonne issue de secours. etc.
Mise en projet
– Documentaire. Le groupe est invité à rencontrer la population, l’environnement, les lieux de cultes et lieux culturels, places publics, les passants, les commerçants, les habitants… Pendant la visite des différents lieux publics, les participants prennent des notes, des documents photo, des dessins, des enregistrements. Ils adressent leurs questions à la population/ groupe / individu.
– Fiction: nous nous attachons aux mythes, aux rumeurs de la ville, du village, de la région. Nous parlons des genres au cinéma. Le scénario est inventé à partir d’une histoire vrai ou non. Les participants choisissent un lieu de décor dans notre environnement proche pour le tournage de notre court film.
Puis, nous précisons un thème: le voyage, l’exode, la psychose, le règlement de compte, la vengeance, le complot, le vampirisme, le crime, etc. Le scénario, dans ce cas de figure, propose une transformation radicale des personnages ou/et des décor(s). Notre langage est plastique. Nous ne manquons pas d’argumenter et de négocier nos choix esthétiques.
A la réalisation ces trois étapes il n’y a aucune restrictions par rapport au médium ni par rapport à la forme finale. Le film idéalement présente une trace vidéo- sonore, dessin, photo, écriture, représentations miniatures,…
Enfin, pour mener à bien notre projet, nous suivons un protocole clair et efficace:
1. choix d’un titre
2. choix d’un genre/plusieurs genres mélangés
3. écriture d’un synopsis
4. configuration de l’équipe
5. tournage
6. montage
7. visionnage
8. débriefing
A cela doit être considérer un temps propice au développement, un autre dédié au tournage et à la post-production {montage, générique etc.} et finalement la restitution du travail avec des commentaire et mise en perspectives.
Diffusion
La célébration d’une création est un moment important pour le jeune artiste. Ce moment où il fait l’expérience du dont et l’exercice d’exposer au public une création originale. Le film est donc finalement visionné en ligne ou en espace par un public averti ou non. Des matériaux et des études préalables sont exposés. Le participant est invité à parler de son initiation/ de son développement et de son expérience collective.